En 2016, le déménagement de son agence à Pantin était le manifeste d’une nouvelle organisation du travail. Mercedes Erra y travaille, comme tout un chacun, en bureau libre.
Self Portrait. Nous demandons à des pros du monde de l’art de vivre, de la culture et de la communication de se raconter en six images. Munis de leur smartphone ils se prennent au jeu et nous font découvrir les petits riens qui les font vibrer. Bienvenue dans leur jardin secret.
« L’endroit dans lequel je me sens le mieux, c’est à Pantin, dans les Magasins Généraux que BETC a investi en juillet 2016. »
« Je travaille partout et tout le temps. Dans les taxis, les cafés, les hôtels. Partout. Mais l’endroit dans lequel je me sens le mieux, c’est à Pantin, dans les Magasins Généraux que BETC a investi en juillet 2016. Le bâtiment, placé le long du canal de l’Ourcq, abritait anciennement des entrepôts à grain et à charbon. Nous l’avons reconverti, avec l’aide de l’architecte Frédéric Jung, en un espace de réflexion, de création et d’innovation. Nous trouvions intéressant de penser notre déménagement comme un projet créatif en soi, alliant architecture, design et nouveaux modes de travail. Les Magasins Généraux, c’est un poumon créatif à la porte de Paris qui nous donne l’espace de conjuguer chaque jour culture et communication. »
Un coup de cœur
« La table d’architecte de bateaux dont nous nous servons souvent comme bureau. Je l’ai chinée aux Puces avec Luis Laplace et Christophe Comoy. Elle date probablement des années 1940. C’est une pièce magnifique qui a été pensée et construite pour les ingénieurs navals du Havre. Lorsque je tire les plateaux escamotables du bureau, j’imagine les plans des navires qui ont dû y être déposés. J’aime beaucoup l’idée de donner une seconde vie créative à ce meuble. »
Un souvenir
« L’album photo de Sophie Calle, Prenez soin de vous. Le livre commence par un mail de rupture qu’elle a reçu et qui se terminait par ces mots « prenez soin de vous ». Elle a choisi de sublimer sa tristesse en un album photographique qui propose 107 analyses de ce mail de rupture écrites par des femmes de tous les horizons. J’ai eu la chance d’y participer. Sophie Calle a le don de décloisonner les limites entre l’art et le réel. Elle a réussi dans ce petit objet, à encapsuler une empathie, une solidarité féminine, une émotion commune, et ce mystère de la question amoureuse qui me reviennent dès que je pose mon regard sur cette couverture rose. »
Un objet utile
« Un crayon à papier. C’est un objet très simple, dont je me sers souvent. Nous travaillons beaucoup sur l’ordinateur mais j’adore reprendre mon carnet et mon crayon. J’ai commencé à apprendre le français à l’école avec un crayon à papier comme celui-ci quand je suis arrivée en France à l’âge de 6 ans. Pour moi, c’est un objet qui symbolise l’apprentissage et la possibilité infinie d’inventer. »
Un porte bonheur
« Ma médaille d’enfance à l’effigie de La Vierge de La Mercè, d’après laquelle j’ai été nommée. La Mare Déu de la Mercè est la patronne de Barcelone, une ville splendide où je suis née. »
Un objet futile
« La console François Bauchet. J’aime très peu cette notion de futilité. Et j’ai du mal à identifier un seul objet futile.
J’ai pris cependant en photo la magnifique console de François Bauchet qui se trouve à Pantin dans la salle à manger. Elle a été choisie par Luis Laplace et ses courbes sont magnifiques.
Est-elle vraiment futile… Pas vraiment. »
Photos © Sophie Deiss
Vendredi 06 Sept. 2019
Espaces de travail, nouvelles tendances ou nouvelle culture ?