Elle est la figure féminine la plus célèbre du design britannique. Artiste totale, formée à l’histoire de l’art, elle s’exprime avec autant de liberté dans le design, la mode, le dessin ou la sculpture. La créativité de Faye Toogood n’a pas de frontières.
« Comme un artiste peut choisir différents médiums, je m’exprime par la mode, le design, la sculpture. C’est une boite à outils dans laquelle je puise pour raconter mon histoire. C’est mon alphabet, mon A à Z. »
Faye Toogood ne se définit pas comme designer, même si le design est son moyen d’expression le plus courant. Son fauteuil Roly-Poly est un best-seller mondial. « Il est plus connu que moi » s’amuse-t-elle. Avant d’être édité pour le grand public par Driade, cette assise juchée sur deux gros pieds d’éléphant faisait partie en 2014 de sa quatrième collection, produite de façon artisanale. Fondé en 2008, basé à Londres, le Studio Toogood réunit les talents les plus divers, capables de s’exprimer sans à priori dans l’architecture intérieure, le design, l’art et la mode. En 2012 naissait Toogood clothing, dont la co-styliste n’est autre que sa sœur Erica. « La mode représente la majeure partie de mon business, nous avons une centaine de distributeurs internationaux, confie-t-elle. Ce sont des vêtements conçus pour tout le monde, qui respectent les tailles, les âges et les genres. » Côté design, le studio collabore avec des éditeurs, tels CC-Tapis, les papiers-peints Calico, les meubles Tacchini, Poltrona Frau, Maison Matisse. Les collections qu’elle conçoit en nom propre s’apparentent à du design de collection, présentées dans la galerie Friedman Benda, à New-York. « Comme la haute-couture, c’est la part la plus pure de mon expression artistique, la plus libre, dit-elle. Elle a un impact sur tout ce que je fais. »
Le style Toogood se reconnaît dans une recherche de matières brutes et simples, qu’elle façonne de manière singulière. « Mon moteur, c’est de rendre la vie des gens plus belle, plus intéressante. C’est chaque fois une question de géométrie, de sculpture et de matériaux. » Cette simplicité lui vient de son enfance dans la campagne anglaise, où elle pouvait à loisir rêver, au chant des oiseaux, et jouer avec la moindre branche ou bout de ficelle qui lui tombait sous la main. L’imagination, la liberté et l’esprit de l’enfance sont pour elle deux valeurs fondamentales. « La grâce, c’est de faire du beau avec du simple. » affirme-telle encore. Lors de l’édition de janvier de Maison&Objet, Faye Toogood présentera « WOMANIFESTO! », son installation inspirée du thème de l’année : Surreality. Dans une mise en scène surréaliste, elle nous invite dans son propre cerveau, pour décortiquer son processus créatif. Un voyage arty, total, le regard brillant d’une femme sur le design d’aujourd’hui.