Enjoy. C’est le thème du prochain salon et un mot d’ordre que l’on aura aucun mal à suivre. Encore faut-il appréhender toutes les facettes de ce nouvel élan hédoniste et optimiste. Focus sur la thématique vue par le prisme de la sensibilité augmentée.
Identifiée par le cabinet de tendances Peclers, la tribu des « hédonistes sensibles » serait ainsi en quête de sensibilité augmentée. Cette quête prend des formes multiples mais toujours créatives.
« On a tout fait en design. Alors s’il y a encore des objets à créer, ce sont des objets auxquels on s’attache notamment par l’émotion qu’ils procurent », explique David Giroire, cofondateur il y a quatre ans avec Jérôme Bazzocchi de Théorème éditions, maison au cahier des charges affûté. Il tient en trois mots : sculptural, monolithique, minimaliste.
Alors quand un designer comme Francesco Balzano leur propose un banc en travertin, il le pousse dans ses retranchements et l’amène à travailler une résine translucide et qui produit un étonnant aspect gummy. Le siège donne irrésistiblement envie de le toucher. « On s’attache à trouver des matériaux qui ont une réaction avec la lumière, où le jeu des matériaux éveille l’œil pour que chaque fois que l’on regarde l’objet, la sensation soit différente. Les coupes en cristal de Garnier & Linker par exemple laissent apparaître des flammes dans la matière quand un rayon de soleil les touche », poursuit David Giroire.
« Il y a toute une génération de jeunes designers qui s'emploie justement à travailler dans ce sens, affirme pour sa part Patricia Beausoleil. On voit des créations avec des formes un peu aléatoires, avec des effets de métallisation inattendus, des chromés assez extravagants. Des luminescences aussi qui sont complètement extraites de l'imaginaire et de l'esthétique qu'on retrouve dans le digital ». Cette influence du digital, la maison Théorème a le talent de la mettre en forme. Quand le studio Services Généraux, spécialisé dans l’image de synthèse, leur a proposé le dessin d’une carafe monolithique, il a fallu trouver les artisans et le savoir-faire pour donner une réalité au virtuel. Une transmutation qui est passée par une exploration inhabituelle d’une technique ancestrale : la cire perdue.
« Quand on cherche des productions qui sont en phase avec cette tribu, on trouve énormément de choses. Et j'imagine qu'on n’est qu’ au début de cette créativité libérée. C'est un vrai besoin. Il y a un immense terrain de jeu », conclut Patricia Beausoleil. On prendra un plaisir tout aussi grand à le découvrir lors du prochain salon !