Baromètre Maison&Objet #2. Maison&Objet dévoile la nouvelle édition de son Baromètre de l'industrie internationale de la décoration, du design et de l'art de vivre. Tous les quatre mois, Maison&Objet donne la parole aux acteurs du marché de la décoration et publie son baromètre, photographie à date de l'état du secteur. Tendances de fond, problématiques rencontrées et réponses apportées, perspectives... une nouvelle fois, marques, revendeurs et prescripteurs ont joué le jeu !
Ce rendez-vous incontournable pour tous les acteurs du secteur est une nouvelle fois riche en enseignements. Quelque 1056 personnes – représentants des marques, des prescripteurs et du retail – ont répondu au questionnaire portant sur la période de juin à septembre 2021.
Une activité économique qui reste dynamique
À l'heure de la sortie des confinements successifs, la reprise économique concerne également l'univers de la décoration. Sur les quatre derniers mois, le chiffre d'affaires s'est ainsi maintenu pour 31 % des répondants, 40 % d'entre eux indiquant qu'il a augmenté. Et cette hausse est sensible, puisqu'elle est de l’ordre de 25 à 50 % pour 41 % des personnes interrogées et même de plus de 50 % pour 13 % d'entre elles. C'est pour les marques que cette tendance est la plus forte, avec 59 % des répondants notant une hausse du chiffre d'affaires. Une augmentation du chiffre d'affaires a été enregistrée pour 40 % des retailers et 32 % des prescripteurs. Et l'embellie semble appelée à durer : 71 % des marques considèrent les perspectives à quatre mois positives ou très positives, et 64 % des prescripteurs et 55 % des retailers.
D'autres chiffres indiquent un dynamisme retrouvé. Ainsi, les boutiques ont référencé en moyenne 6 nouvelles marques sur les quatre derniers mois, contre 4 pour la période précédente. Du côté des prescripteurs, le nombre de projets ou de chantiers dans le résidentiel a bondi de 47 % par rapport à la période précédente, et une moyenne de 7 projets ont été signés vs 5 déclarés lors du précédent baromètre.
« Nous sommes généralement optimistes mais il y a un certain nombre de facteurs internationaux et locaux que nous ne pouvons ignorer et qui impactent sévèrement le comportement de nos clients. Avec le coronavirus dans le rétroviseur, nous avons maintenant devant nous les difficultés économiques mondiales que la pandémie a laissées dans son sillage. Récupérer de cela prendra au moins autant de temps qu’il nous a fallu pour nous retrouver dans cette situation. »
Architecte d’intérieur ou décoration anonyme (Etats-Unis)
Le sourcing inquiète
À la lecture du Baromètre, on constate que la crise des matières premières et du transport de marchandises touche également l'univers de la décoration, particulièrement les boutiques et les prescripteurs. Dans ces deux catégories, un tiers des acheteurs estiment être fortement impactés par la rupture totale d'approvisionnement ou les stocks limités de leurs fournisseurs. 53 % accusent un allongement des délais d'approvisionnement et ils sont très nombreux à subir une augmentation des coûts d'achat. Face à cette situation, 55 % des prescripteurs et 42 % des retailers ont d'ores et déjà choisi de se fournir plus localement, un quart des personnes ayant répondu envisageant cette option pour les prochains mois.
Ce phénomène mondial impacte de nombreux secteurs d'activité. C'est ainsi le cas pour le monde du jouet, où l'inquiétude grandit à mesure que se rapproche la période de Noël, ou du bâtiment, où certains matériaux – bois, aluminium... - deviennent rares entraînant retards et hausses de coûts.
Marque anonyme (Danemark)
« Je ne commande plus certains produits car je ne peux pas prendre le risque de répercuter le coût sur des produits qui du coup se vendront moins bien. Quand c'est possible et que l'augmentation peut être maîtrisée, j'augmente le prix des produits en boutique en expliquant aux clients que le coût des matières premières, le coton par exemple, a subi une inflation. »
Christel THIERY, Propriétaire de MARIE-PIPELETTE - Boutique de décoration indépendante/concept store (France)
« Malheureusement, nous devons importer tous les éléments finis dont nous avons besoin pour un projet de réaménagement intérieur, donc les délais doivent être soigneusement analysés. Pour des petits projets, je source localement avec ce qui est disponible à ce moment-là. »
Gina Molinari, Conceptos Diseño y Construcciones – Architecture (Honduras)
Les ventes en ligne et la seconde main progressent
Cette seconde édition du baromètre permet par ailleurs de faire ressortir certaines tendances. Par exemple, pour les boutiques, les ventes en ligne enregistrent une hausse sensible. Ainsi, sur les quatre derniers mois, 34 % des retailers notent une augmentation du volume des ventes via leur(s) boutique(s) en ligne, et 45 % une hausse via les plateformes de marché.
De même, le marché de la seconde main semble connaître un essor progressif.
À date 41 % des retailers pensent qu'il faut développer cette offre dans le futur et de grands acteurs se sont déjà lancés : Zalando, La Redoute, les Galeries Lafayette…
La tendance est plus marquée chez les prescripteurs : Pour 45 % d’entre eux ayant répondu, la demande est plus forte en la matière chez leurs clients et ils sont plus des deux tiers de prescripteurs à considérer qu'il est primordial de proposer ce type de produits à l'avenir.
Boutique de décoration indépendante/concept store anonyme (France)
« Il serait bien de pouvoir avoir accès à des matériaux de seconde main et pas seulement à du mobilier pour avoir une démarche plus éthique et pour une réduction de coût sur certains projets. »
Bénédicte OLDRA, Dirigeante de BO INTERIEURS - Architecture d'intérieur ou décoration (France)
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